Bonjour, bonjour... Très chère.

Tu m'as dit que tu ne voulais pas y aller... Tu m'as dit que tu préfèrais mourrir plutôt que d'y aller... Tu ne les aimes pas non ? Alors moi non plus.

J'ai eu un peu peur, mais ça va mieux. Tu m'as demandé de te comprendre et crois moi, je te comprend. Moi non plus je ne les aime pas, de toutes façons.

Tu m'as dit ces mots là, que je n'oublierai pas :

Je préfère mourrir que de les voir lundi, que de l'avoir mardi, que de m'ennuyer mercredi, que de souffrir jeudi, et que d'agoniser vendredi.

Moi je t'ai répondu que je comprenais mais que je ne pouvais malheureusement pas m'absenter... Je t'ai fait de la peine et j'en suis désolée.

Moi aussi à cet instant j'avais envie de mourrir, comme toi. Je ne veux pas les voir demain, comme toi. Je veux partir loin, si loin que personne de viendrait nous chercher là où nous irions. Tu te rappelle cette chanson ? Tu m'avais emmenée sur cette scène remplie de lampes avec un vieux canapé au milieu, et moi j'étais assise sur un tabouret de bar avec ma guitare. Je t'en remercie.

Je me souviens que tu m'aies dit ces mots... j'avais répondu à voix haute : "Ouais c'est ça et pis moi j'suis schyso..." Je m'en fiche, après tout. Je suis heureuse, c'est l'essentiel.

Mais je ne veux pas y être... Ni lundi, ni mardi, ni rien d'autre. Juste là bas, dans le temps et l'espace. Les voir... J'en ai peur. Ça me fait mal au ventre, et puis j'ai envie de vomir. Ça serre. J'ai mal... J'en pleurerais.

Vois-tu, on dit que l'on a qu'une vie. Je ne sais pas si c'est vrai, et je ne tenterai pas le diable. Vois-tu, passer sa vie à faire sans arrêt la même chose, chose déplaisante... Appelles-tu cela "vivre" ? Je n'en peux plus. Je vois un point lumineux mais il reste encore de la route...

Je veux vivre...

♥ De moi à toi ♥

Qui t'affectionne particulièrement.